Avocat de garde – Bureau d’aide juridique du Nord
Assermenté en 2001, Me Yan Massé s’est joint au Bureau d’aide juridique du nord en 2004 dans la région administrative de l’Abitibi-Témiscamingue au Québec. Initialement embauché pour un contrat à durée déterminée dans le cadre d’un projet spécial d’un an, il a travaillé en étroite collaboration avec des gens issus des communautés autochtones de régions allant de Waskaganish à Salluit. Entre 2006 et 2008, il a brièvement travaillé pour le Bureau d’aide juridique de Montréal, division de la garde téléphonique et division criminelle. Il est finalement revenu aux sources pour travailler avec des clients des communautés côtières de la nation crie de la Baie-James. Il exerce toujours en droit pénal et criminel pour adultes et adolescents ainsi qu’en protection de la jeunesse. Voici ce qu’il dit de sa profession :
« Dès le début de ma carrière à l’aide juridique, j’ai été frappé par le fait que malgré la grande diversité culturelle des territoires autochtones, la pratique demeure sensiblement la même d’une région à l’autre. Travaillant pour la cour itinérante — pour laquelle tous les participants du système judiciaire doivent se déplacer pendant la semaine —, mon travail n’a jamais été ennuyeux. Traiter avec des gens de tous âges, essayer de les aider à traverser ce qui peut rapidement devenir une épreuve insurmontable pour eux m’a apporté autant de joie que de déception, mais l’expérience, je crois, est unique et certainement quelque chose à vivre plutôt qu’à raconter. Cela a certainement aidé à forger l’avocat que je suis aujourd’hui.
Pour moi, être un avocat de garde revient souvent à faire savoir aux gens que nous comprenons leur situation difficile, que nous sommes là pour eux, que nous avons des réponses ou des remèdes à suggérer. Il est surtout très important qu’ils se sentent en confiance et qu’ils sachent que la solution suggérée ne sera adoptée qu’une fois qu’ils l’auront pleinement comprise et acceptée. Nous sommes en première ligne, dans ce qui pourrait être un cauchemar judiciaire au sens figuré et parfois même au sens littéral. Nous sommes la voix de ceux qui autrement pourraient ne pas être entendus, le bouclier contre les violations des droits et les pratiques procédurales douteuses à l’égard des membres les plus vulnérables de notre société.
Mes services en tant qu’avocat de garde ne sont jamais aussi importants que lorsqu’une personne vient d’être arrêtée et a besoin d’un avocat immédiatement. Cette personne est souvent stressée, elle est dans le doute et effrayée par ce qui lui arrive et ce qu’elle peut attendre des policiers et des tribunaux. C’est notre travail d’essayer de soulager ces gens de leur anxiété, sachant trop bien que nous ne pouvons pas l’éliminer complètement.
En fin de compte, le sentiment du devoir accompli survient lorsque je fais une différence, si minime soit-elle, dans la vie d’un client ; c’est ce qui me permet de continuer dossier après dossier, année après année. »